Le nouveau débat féministe ? Et pourquoi pas un pas de plus vers l’égalité homme-femme ?
Mais qu’est-ce que c’est ?
L’écriture inclusive, c’est combattre les stéréotypes sexistes en égalisant l’orthographe. C’est faire en sorte que les genres féminins et masculins soient à égalité une bonne fois pour toute, en remédiant à la racine du problème : notre langage.
L’égalité dans l’éducation, c’est bien, mais si on nous apprend dès le plus jeune âge que “le masculin l’emporte toujours”, c’est paradoxal. Nous cherchons l’égalité, commençons donc par les bases de l’apprentissage : à savoir lire et écrire.
Car oui, le sexisme est encore présent dans les aspects les plus élémentaires de la vie, aujourd'hui, en France.
Concrètement ça change quoi ?
Ce nouveau mode d’écriture repose sur 3 principes plutôt simples :
Les grades, métiers, fonctions s’accordent selon le genre. Il n’y pas de raisons pour que le titre féminin de “médecin” ou “auteur” n’existe pas, on écrira donc "une auteure", "une pompière", "une maire" etc…
Adopter des termes universels et neutres au lieu d’employer les mots "homme" et "femme". Cela donne “les droits humains” plutôt que les "droits de l’Homme". Et puis, pourquoi ce ne serait que les hommes qui auraient des droits ?
Au pluriel, le masculin ne l’emporte plus sur le féminin mais il inclut les deux sexes grâce au point médian. On écrira donc "les électeur·rice·s", "les citoyen·ne·s" ou bien "les maçonnes et les maçons". Depuis le Moyen-âge, les métiers, titres, et grades existent au féminin comme au masculin, donc aucune raison de ne pas retourner aux bonnes moeurs.
Un débat houleux
Comme pour tout grand changement, il y aura toujours des avis divergents.
L’Académie Française a classifié l’écriture inclusive de "péril mortel", terme très fort pour désigner l’effort de rendre la langue française neutre…
Dominique Bona, élue à l'Académie française depuis 2013 déclare :
“la liberté et l’égalité des femmes ne passent pas par le massacre de la langue française. Ce n’est pas en la compliquant, en la rendant pour le moins illisible, qu’on obtiendra un progrès de la condition féminine.”
Eh bien, détrompez-vous, Dominique ! On pourrait plutôt penser que les manuels scolaires sont le reflet de la société et de ses évolutions, et que notre façon de nous exprimer construit notre pensée.
Si on explique aux enfants que l’on utilisera le genre masculin pour désigner un groupe d’une centaine de filles et d’un seul garçon, ne pensez-vous pas que nous les forgeons à penser de manière tout sauf égalitariste ?
Peut-être que pour avancer, nous pourrions commencer par leur accorder autant d’importance dans une simple phrase. Ajouter quelques points médians paraît alors être un tout petit effort par rapport à l’impact que cela induira.
Un autre argument qui va à l’encontre de cette façon d’écrire, est le fait que les amoureux de la langue française trouvent certaines reformulations laides. Par exemple le mot écrivaine ferait penser à une “vaine écrivaine”... Mais un écrivain n’est-il pas connoté à un “vain écrivain” ?
En attendant c’est plutôt ce genre de pensées que je trouve vaines… Pas vous ?