Si de nombreuses personnes luttent contre les violences faites aux enfants, c’est parce que de la gifle à la maltraitance psychologique, la violence éducative, infligée par les parents ou dans les institutions (écoles, crèches…), engendrent des traumatismes qui perdureront en filigrane à l’âge adulte. Explications.
C’est quoi la violence éducative ordinaire ?
Le fait de lever la main sur son enfant accidentellement, une fois dans sa vie, même si c’est très regrettable, n’a pas de conséquence irréversible. En revanche, les gestes répétitifs – bousculades, tape sur les mains, etc..., différents de la grande maltraitance qui cause malheureusement des morts chaque jour… –, les paroles blessantes si. La violence peut ainsi s’exprimer physiquement mais aussi psychologiquement. Il y a les traces sur le corps, mais il y a aussi celles qui ne se voient pas et qui laissent des bleus à l’âme. Humiliations, insultes, propos rabaissants, simples moqueries, cette violence éducative ordinaire est insidieuse et peut passer inaperçue alors qu’elle est toute aussi dommageable que des gifles pour celui qui la subit.
Des conséquences à vie
Quelle que soit la violence éducative subie par l’enfant, ses effets, même si elle est arrêtée, se feront ressentir toute sa vie durant et persisteront dans sa vie d’adulte, que ce soit en société ou lorsqu’il fondera sa propre famille où il n’est pas rare qu’à son tour il reproduise ce qu’il a vécu. Ainsi elle touche plusieurs sphères de l’individu, de l’aspect psychologique, en passant par sa vie sexuelle, la perception qu’il a de lui, ou encore ses comportements.
Les conséquences dues à une éducation violente
La maltraitance verbale ou physique, comme l’explique la pédiatre Catherine Gueguen grâce aux découvertes faites par les neurosciences, engendre des problèmes de développement. Durant l’enfance, certains symptômes peuvent apparaître :
- des cauchemars ;
- de l’anxiété ;
- un sentiment de culpabilité très fort (l’enfant se sent responsable) ;
- des phobies ;
- une crainte des adultes du même sexe que l’adulte maltraitant.
Un changement de structure du cerveau même peut être observé : une éducation avec maltraitance émotionnelle va ralentir le développement du cerveau de l’enfant. Le cortex orbitofrontal, responsable de la gestion des émotions, mais aussi siège de la prise de décision, du sens éthique et moral, diminue de taille sous l’effet du cortisol, hormone du stress.
À long terme, à l’âge adulte, asthme, risque de suicide, troubles mentaux, et même problèmes sexuels peuvent survenir suite à des maltraitances durant l’enfance.
Les études sont aujourd’hui formelles : pour que l’enfant grandisse bien, il a tout simplement besoin d’empathie et d’amour que ce soit bien évidemment au sein de sa famille comme à l’école.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site OVEO, l’Observatoire de la violence éducative ordinaire.