La maternité apporte son lot de surprises et d’expériences nouvelles. Parmi elles, il y en a une que l’on aimerait bien éviter : le sentiment omniprésent de culpabilité. Au quotidien, il est facile d’éprouver ce sentiment. Autojugement ou regard de la société, la culpabilité peut vous dévorer de l’intérieur.
Faire les bons choix
C’est sans doute la part la plus difficile de la parentalité… et de la maternité. Sein ou biberon ? Reprendre le travail ou prendre un congé parental ? Entre ce que l’on a besoin en tant qu’individu et les besoins de bébé – maternage proximal, portage, présence… –, c’est déjà bien difficile de se décider et d’assumer ses choix. Il y a ainsi ce que l’on aimerait, et ce qu’il « faut » faire. Ces choses qui sont dictées souvent par notre propre éducation. Pourtant dans la vie, tout n’est pas tout noir ou tout blanc : on peut parfois conjuguer nos envies et les changements qu’impliquent le fait d’être maman. Si si ! Un mi-temps, une crèche proche du travail, un congé parental pour le papa, il y a toujours possibilité de trouver une solution qui convient à tout le monde… si tant est que l’on puisse parvenir à se détacher du jugement des « autres ». Vous savez, ceux qui vous aiment, mais aussi les femmes et les hommes qui vous entourent…
Le regard de l’entourage
Qui n’a jamais ressenti cette culpabilité de laisser son enfant à garder pour prendre du temps pour soi ? Ou d’avoir quitté son enfant des yeux deux secondes, juste le temps nécessaire pour qu’il tombe et se fasse mal ? Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais parfois l’entourage donne des conseils ou fait des remarques qui peuvent être blessantes, infantilisantes et donc… culpabilisantes ! Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ? Les phrases qui commencent par « tu devrais » ou « moi quand tu étais petite » ou « moi je/si j’étais à ta place » ou, pire, par « tu n’aurais pas dû/tu aurais dû », ne les écoutez même pas jusqu’à la fin. Elles risquent de venir ébranler le peu de confiance que vous avez en vous. Personne n’est à votre place et vous êtes majeure et vaccinée pour savoir comment vous occuper de votre bébé. Et même si c’est votre mère ou votre meilleure amie qui vous prodigue leurs divins conseils, vous pouvez tout à fait leur expliquer que vous savez où les trouver en cas de besoin mais que là, ça va. Parfois devenir mère, c’est aussi ça : imposer vos propres limites et prendre votre nouveau rôle à bras le corps en rappelant que vous n’êtes plus seulement la fille de, ou la conjointe de, mais bien une femme qui s’assume et sait ce qu’elle fait (ou qui sait au moins ce qu’elle ne veut pas pour son enfant, et c’est déjà pas mal).
La pression sociale
Ce sentiment de culpabilité naît aussi du regard que porte la société sur la femme : l’instinct maternel, cela vous dit quelque chose ? Un grand mensonge qui fait croire à chacune d’entre nous qu’être mère est inné. Faux ! Cela s’apprend, tout comme être père. Et cela prend du temps. Alors non, si vous ne savez pas ce que votre bébé a, pourquoi il pleure, ni que vous n’arrivez pas à mémoriser son plat préféré, ne culpabilisez pas : vous ne l’aimez pas moins et votre relation ne se résume absolument pas à ces détails insignifiants.
Magazines, actualité, composition du gouvernement, remarques sexistes ou misogynes, le quotidien nous renvoie des messages négatifs sur la place des femmes dans la société. La lutte des femmes pour l’égalité a encore de beaux jours devant elle. Et en plus de cela, la société nous dit ce que l’on doit être : il faut être une femme qui prend soin d’elle, porte des talons (certaines professions obligent les femmes à en porter), être une bonne mère, une amante, une amie, une bonne gestionnaire des finances et de l’organisation du foyer, une fille qui s’occupe de ses parents et de ses enfants quitte à se faire passer en dernier et à tout sacrifier : ça ne ferait pas un peu beaucoup tout ça ? Endosser tous ces rôles n’est pas une mince affaire… et n’est pas à faire tout court. Soyez celle que vous voulez être et ça passe notamment par être la mère que vous avez envie.
Et si vous vous en fichiez ?
C’est toujours la faute de la mère quand il y a un problème avec les enfants. Eh bien non ! Le père aussi à toute sa place dans l’histoire : il ne faut pas l’oublier ! Et puis il y a mille façons d’être mère : aucune n’est mieux qu’une autre. Votre enfant est unique et vous êtes la seule à le connaître parfaitement. Votre relation même n’équivaut à aucune autre. Soyez sûre de vos choix, des directions que vous souhaitez donner à l’éducation de vos enfants, mais surtout, surtout, ne vous oubliez pas ! La maternité n’est pas une fin en soi mais un passage. Une fois que les enfants seront partis, vous devez avoir votre propre vie. N’attendez pas qu’ils ne soient plus là. Et puis être une « bonne » mère, c’est sans doute aussi montrer à ses enfants que vous n’êtes pas qu’une mère, mais aussi une personne qui a des rêves, des passions et qui se donne les moyens de les réaliser.
Et si 2017 était l’année de la fin de la culpabilité ?