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L’accouchement à domicile : pour une naissance en douceur

L’accouchement à domicile : pour une naissance en douceur

L’AAD, l’accouchement à domicile, est un choix vers lequel certaines femmes se tournent. En cette Semaine mondiale de l’accouchement respecté, c’est l’occasion de revenir sur cette pratique.

Du 16 au 22 mai a lieu la SMAR sur le thème « Ma décision, mon corps, mon bébé ». Une semaine importante qui permet de parler du droit à accoucher librement et de rappeler qu’accoucher, quand la grossesse est « normale », est un acte naturel qui ne nécessite pas forcément d’intervention médicale. Parfois même, celle-ci peut causer plus de tort que de bien. Le point sur ce que l’AAD apporte à la maman mais aussi au bébé.

Un accouchement normal : définition

Selon l’OMS : « Nous définissons une grossesse normale comme une grossesse dont le déclenchement est spontané, le risque est faible dès le début et tout au long du travail et de l'accouchement. L'enfant naît spontanément en position céphalique du sommet entre les 37e et 42e semaines de gestation. Après la naissance, la mère et le nouveau-né se portent bien. Toutefois, le travail et l'accouchement de nombreuses femmes enceintes à haut risque ayant un cours normal, un certain nombre des recommandations énoncées dans le présent document s'appliquent aussi aux soins à ces femmes. (…) On peut considérer en général que de 70 à 80 % de toutes les femmes enceintes sont à faible risque au début du travail. »

Des bienfaits de l’AAD pour la maman…

Quand vous accouchez à la maternité, le principal problème auquel font face les futurs parents c’est l’intervention constante du personnel dans un événement somme toute naturel et intime. Monitoring, perfusion(s), touchers vaginaux à répétition, position d’accouchement, même si les temps changent et que les femmes sont plus écoutées, il n’en reste pas moins qu’elles ne sont pas totalement libres d’accoucher comme elles le souhaitent. Par exemple, l’interdiction de manger et de boire reste répandue pour ne pas dire la règle, malgré des recommandations de l’OMS de 1997 : « L'interdiction rigoureuse de toute alimentation par voie orale peut provoquer une déshydratation et une cétose. (…) Les complications mentionnées ci-dessus, spécialement la déshydratation et la cétose, peuvent être prévenues en faisant boire la mère pendant le travail et en lui donnant un peu à manger. Les infusions intraveineuses systématiques gênent le processus naturel et empêchent la femme de bouger librement. (…) L'approche correcte semble consister à ne pas aller à l'encontre du souhait de la femme de manger ou de boire pendant le travail et l'accouchement. »

De même l’emploi de la péridurale est souvent systématique, préférée par le personnel soignant à un accompagnement de qualité (oui la parturiente a besoin d’être soutenue et encouragée mais forcément par une anesthésie). Seulement voilà : mal dosée, elle empêche la femme de sentir les contractions… et de pousser correctement. Cela peut engendrer des interventions qui n’auraient pas été nécessaires dans un accouchement naturel : épisiotomie, forceps, ventouse pourraient être évités dans bien des cas.

Également, l’emploi de l’ocytocine se systématise aussi pour accélérer le travail (notamment quand un travail est jugé trop long) ou pour le déclencher alors que là encore, cela n’est pas toujours nécessaire. Il est aujourd’hui avéré que l’ocytocine employée durant le travail est responsable de problèmes d’hémorragie post-partum (lire ici le document de l’Inserm).

À domicile, vous pouvez prendre une douche, accoucher dans une piscine, vous décidez comment vous voulez mener cette danse. Et puis à la maison, pas de stress d’oublier quelque chose, vous connaissez les lieux : un sentiment de sécurité qui permet de se centrer sur l’essentiel, à savoir l’enfant à naître…

… Et pour le bébé ?

On parle de la maman, mais l’AAD c’est aussi bien pour bébé ! Bien sûr, les pratiques évoluent notamment grâce à l’émergence de maternités « amis des bébés » – bien que cela puisse paraître aberrant qu’un tel label soit nécessaire, toutes les maternités devraient par nature œuvrer pour le bien-être des bébés –, mais la naissance est bien plus douce quand elle survient à la maison… Le respect de la maman et de ses souhaits mais aussi respecter le bébé qui naît : voilà ce à quoi prétend l’AAD. Pas de lumière dans les yeux à la naissance, pas de bain à peine né, pas d’examen inutile – est-ce vraiment important de savoir combien mesure bébé à peine sorti du ventre de sa mère ? –, s’il va bien, il peut rester lové contre son papa et sa maman autant que bon lui semble… et se mettre à téter quand il veut. Si vous le souhaitez, le cordon de bébé peut être coupé un peu plus tard : selon l’obstétricien Frédérick Leboyer, il serait possible d’attendre que le flux dans le cordon s’arrête de lui-même de façon à faciliter et rendre moins brutal « le passage à la respiration pulmonaire ».

À noter aussi que bien qu’ils soient mal connus, les effets de la péridurale peuvent être délétères pour bébé. Dans les premières heures qui suivent la naissance sous péridurale, le bébé chercherait moins à téter et, couplé à une perturbation de la lactation chez la mère due également à l’anesthésie locale, engendrerait des problèmes de mise en route de l’allaitement… Toutes les chances sont alors là pour arriver à un échec de l’allaitement.:

Un choix difficile à concrétiser ?

Rendre possible ce projet de naissance, voilà ce qui est, paradoxalement, le plus compliqué dans l’AAD. Accoucher à la maison, quand c’est un choix voulu et décidé, n’est pas chose facile. La raison principale tient au fait qu’il y a peu de sages-femmes qui pratiquent l’accouchement à domicile non pas parce qu’elles ne le souhaitent pas… mais à cause d’une sombre histoire d’assurance. En effet, pour exercer leur métier, elles doivent contracter une assurance civile professionnelle. Or de nombreuses compagnies d’assurance demandent des sommes tellement exorbitantes (20 000 €) – quand elles ne refusent tout simplement d’assurer pour les AAD – qu’il devient difficile de pouvoir exercer à domicile… Comment alors avoir le choix d’accoucher où vous le souhaitez si les sages-femmes ne peuvent pas exercer librement ? L’alternative reste alors les Maisons de naissance, dont la première a ouvert ses portes le 1er avril 2016 (le CALM, en partenariat avec la maternité des Bluets). :

Pour en savoir plus sur l’AAD et la naissance respectée :

Un grand merci à Nad'In'Box, pour cette photo plein de douceur, et Aurélie Ganet Bernardes, qui a immortalisé cet instant  ...

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