Du 13 au 20 mai, c’est la Semaine mondiale de l’accouchement respecté. Cette année le thème est « Le pouvoir d’accoucher est en vous ». Mais c’est quoi un accouchement respecté ? Voici quelques pistes de réflexion à mettre entre les mains de toutes les futures mamans.
Mon corps, mon accouchement !
Alors qu’aujourd’hui l’accouchement est hypermédicalisé, il est facile d’oublier que les femmes mettent au monde des bébés depuis la nuit des temps et qu’elles ont ce savoir en elle : les sages-femmes et obstétriciens n’accouchent pas les femmes, ils leur viennent en aide, tout au plus. Vous avez cette force en vous ! En écoutant votre corps, nul besoin d’un médecin pour savoir ce qui se passe. Mais pour ça, il faut se reconnecter à ce corps, se réapproprier cet acte de donner la vie. Et c’est pour ça que certaines femmes choisissent d’accoucher à la maison. Bien sûr, la médecine a permis de faire chuter la mortalité maternelle et infantile, tout comme les césariennes permettent de sauver des vies. Mais cela n’empêche pas parfois certains gestes qui ne sont pas si indispensables que ça. Heureusement, il existe de plus en plus de maison de naissance qui permettent d’avoir un accouchement le plus physiologique possible.
Les accouchements programmés : pas toujours justifiés
Et l’intervention du corps médical entraînent parfois des inepties comme des accouchements programmés. Si bien sûr trop dépasser le terme n’est pas forcément bon pour le bébé – le placenta fonctionnerait moins bien –, la date de fin de grossesse n’est pas forcément une science exacte. Programmer un accouchement parce que le gynéco part en vacances ou pour d’autres raisons de planning est un acte qui a des conséquences. Le déclenchement du travail est encore entouré de mystères aujourd’hui : il s’agit d’un mécanisme qui se met en place quand plusieurs facteurs sont réunis. Pourquoi forcer la nature ? Sans compter que les méthodes de déclenchement ne sont pas toujours expliquées ni demandées aux mères. Le décollement de membrane par exemple, qui consiste lors d’un toucher vaginal à décoller la poche des eaux de la paroi utérine, est un acte qui nécessite normalement un consentement éclairé de la future maman… et qui reste encore fait sans son accord, par surprise dans de nombreux cas. En plus de la douleur qu’elle génère et de l’inefficacité de la méthode la plupart du temps, elle ne respecte pas la femme enceinte.
L’épisiotomie, un acte banalisé qui peut être évité
Un accouchement respecté, c’est aussi respecter le souhait de la maman, celui de pouvoir manger ou de pouvoir marcher durant le travail, ou encore de ne pas subir d’épisiotomie. Le CNGOF, Collège national des gynécologues et obstétriciens français, disait déjà en 2005 qu’elle ne prévenait pas les troubles de la statique pelvienne et des incontinences. Tout comme l’Organisation de la santé qui est assez clair sur le sujet : « Limiter le recours à l’épisiotomie à des indications strictes présente un certain nombre d’effets bénéfiques : la réduction du traumatisme périnéal postérieur, de la nécessité de suture et des complications. L’épisiotomie n’entraîne aucune réduction de la plupart des mesures de la douleur ni des traumatismes vaginaux et périnéaux graves. » En bref, l’épisiotomie, vous avez le droit de dire non !
Enfin, cette semaine de l’accouchement respecté c’est aussi l’occasion de parler du respect de l’enfant qui naît. Vous êtes ses parents et vous êtes en mesure de dire ce que vous voulez ou non pour lui. Peau-à-peau, bain non donné, faites respecter vos choix !